L’intelligence artificielle (IA) marque une avancée significative dans le domaine des technologies d’automatisation. Elle ne se limite plus aux tâches répétitives, mais ouvre également la porte à des applications créatives et stratégiques. Par exemple, grâce aux innovations en traitement du langage naturel, les robots conversationnels sont désormais plus performants et accessibles.
Selon les analyses récentes de l’Institut du Québec, l’IA pourrait devenir une technologie de rupture, capable d’amplifier la productivité et de transformer les modèles d’affaires. Son adoption rapide, notamment avec des outils comme ChatGPT, illustre son potentiel, mais soulève aussi des défis importants pour la main-d’œuvre.
Une main-d’œuvre vulnérable à l’automatisation
Pour la première fois, l’Institut du Québec a appliqué une méthodologie internationale afin d’évaluer l’impact de l’automatisation, incluant l’IA et la robotisation, sur la main-d’œuvre québécoise. Les résultats montrent qu’environ 810 000 Québécois, soit 18 % des travailleurs, occupent ou recherchent un emploi dans 96 professions à haut risque d’automatisation.
Les jeunes âgés de 15 à 24 ans, notamment ceux qui travaillent dans les secteurs de la vente et des services, sont particulièrement exposés. De plus, 27 % des adultes de 25 ans et plus sans diplôme occupent des emplois vulnérables. Par contraste, seulement 8 % des diplômés universitaires de 25 ans et plus se trouvent dans cette situation, grâce à leurs compétences transversales qui facilitent leur reconversion professionnelle.
L’IA : un potentiel à exploiter pour accroître la productivité
D’un point de vue économique, l’IA représente une opportunité majeure pour améliorer la productivité du Québec. Elle peut, d’une part, assister les travailleurs en simplifiant leurs tâches, comme la synthèse de documents complexes, et, d’autre part, automatiser certaines fonctions pour rediriger la main-d’œuvre vers des activités à plus forte valeur ajoutée.
Cependant, comme le souligne l’Institut du Québec, l’IA ne réalisera son plein potentiel que si elle est utilisée pour transformer les processus organisationnels et non simplement pour remplacer les travailleurs dans des activités à faible valeur ajoutée.
Des initiatives inspirantes pour la requalification
Parmi les initiatives analysées, l’Institut du Québec met en lumière des projets prometteurs, tels que ceux du Centre des Compétences futures. Par exemple :
• La création d’un centre de mentorat pour 5 000 travailleurs de la santé, visant à intégrer l’IA dans leurs projets d’innovation.
• La requalification de travailleurs du commerce de détail vers des postes favorisant l’interaction client ou les compétences numériques.
Ces exemples démontrent l’importance de la formation continue pour répondre aux défis liés à l’automatisation et à la transformation numérique.
Recommandations pour un avenir inclusif et productif
Pour maximiser les bénéfices de l’IA et renforcer la résilience de la main-d’œuvre, plusieurs pistes d’action sont proposées :
• Investissements organisationnels : Les entreprises doivent accélérer leur adoption de l’IA pour pallier les pénuries de main-d’œuvre et recentrer leurs activités sur des tâches à valeur ajoutée.
• Politiques gouvernementales : Les programmes de formation devraient mieux répondre aux besoins des travailleurs en poste, et pas seulement de ceux en recherche d’emploi.
• Anticipation des besoins futurs : Les impacts des technologies émergentes doivent être intégrés dans les prévisions de main-d’œuvre pour ajuster l’offre de formation et les politiques d’immigration.
Conclusion
L’Institut du Québec rappelle que l’IA peut devenir un outil puissant pour soutenir la croissance économique du Québec, à condition qu’elle soit déployée de manière réfléchie et inclusive. Miser sur la requalification et l’innovation permettra de transformer les défis en opportunités et de bâtir un avenir où humains et technologies travailleront en complémentarité.