Un rapport récent soulève des inquiétudes majeures concernant la contamination du riz vendu dans les épiceries aux États-Unis. Selon une étude menée par Healthy Babies, Bright Futures, l’ensemble des 105 échantillons de riz analysés – provenant de plus de 100 marques, y compris des produits vendus chez Trader Joe’s et Walmart – contenait des niveaux détectables d’arsenic. Plus d’un échantillon sur quatre dépassait la limite de 100 parties par milliard (ppb) fixée par la Food and Drug Administration (FDA) pour les céréales de riz destinées aux nourrissons.
D’autres métaux lourds détectés
L’analyse a également révélé la présence d’autres métaux toxiques tels que le cadmium, le plomb et, dans certains cas, le mercure. La concentration de ces contaminants varie selon l’origine du riz. Par exemple, le riz blanc cultivé en Californie et le riz jasmin en provenance de Thaïlande présentaient des niveaux plus faibles, comparativement au riz brun ou au riz cultivé dans le sud-est des États-Unis. Ces résultats font écho à des préoccupations plus larges en matière de sécurité alimentaire, alors que l’exposition chronique à l’arsenic inorganique est associée à un risque accru de certains cancers (reins, vessie) et de diabète de type 2, selon la FDA et l’Environmental Protection Agency (EPA). L’arsenic inorganique est classé cancérogène avéré.
Bonnes pratiques à adopter
En réponse à ces constats, la FDA recommande de réduire l’exposition à l’arsenic en adoptant certaines pratiques simples :
• Rincer soigneusement le riz avant cuisson (bien que cela ait un effet limité).
• Cuire le riz avec un excès d’eau, dans un ratio de 6 à 10 tasses d’eau pour une tasse de riz, puis égoutter après cuisson. Cette méthode permet de réduire jusqu’à 60 % de l’arsenic.
• Faire tremper le riz au préalable, pendant 30 minutes ou toute la nuit, avant la cuisson.
• Diversifier les sources de grains, en intégrant des céréales comme le quinoa, l’orge ou le sarrasin, généralement moins exposées aux métaux lourds.
Réaction de l’industrie
Dans une déclaration adressée à CBS News, la USA Rice Federation a reconnu les préoccupations des consommateurs, tout en affirmant ne pas considérer les niveaux détectés comme un enjeu majeur de santé publique. L’organisation a toutefois assuré qu’elle continuerait à collaborer avec la FDA pour respecter les normes en vigueur et toute future réglementation applicable.
Un enjeu à suivre de près
Bien que les niveaux mesurés ne représentent pas un danger immédiat pour la majorité des consommateurs, l’adoption de bonnes pratiques de préparation et la diversification alimentaire demeurent essentielles. Pour les professionnels de la transformation alimentaire, ces résultats soulignent l’importance de la traçabilité des ingrédients, de la conformité réglementaire et de l'information transparente aux consommateurs.