Le gouvernement fédéral introduit une transformation notable dans la gestion budgétaire avec le dépôt du prochain budget prévu le 4 novembre. Cette décision marque un changement de cap vers un cycle budgétaire automnal qui vise à apporter plus de prévisibilité aux provinces, aux entreprises et aux investisseurs.
Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a détaillé cette nouvelle orientation, inspirée des pratiques du Royaume-Uni et de Singapour. La réforme introduit une distinction claire entre les dépenses de fonctionnement et les investissements en capital. En dissociant les dépenses courantes (telles que les transferts sociaux et les salaires) des investissements structurants (comme les infrastructures et le logement), le gouvernement espère offrir une transparence accrue sur l’utilisation des fonds publics.
Calendrier budgétaire révisé
Traditionnellement présenté au printemps, le budget fédéral sera désormais diffusé à l'automne, avec une mise à jour économique et budgétaire au printemps. Ce nouveau calendrier permet aux projets d'être planifiés et lancés dès le début notamment de la saison de construction, optimisant ainsi les résultats économiques. Cette prévisibilité améliorée devrait se traduire par des décisions d’investissement plus rapides et mieux alignées avec les cycles économiques.
Défis économiques et stratégies d'adaptation
Les défis économiques, exacerbés par la guerre commerciale avec les États-Unis, sont en partie responsables d'un déficit qui pourrait dépasser les 100 milliards de dollars. Le gouvernement Carney, lorsque confronté à une économie tendue, mise sur une combinaison d’austérité et d’investissements stratégiques pour naviguer à travers cette période incertaine. Ce climat économique difficile justifie en partie des dépenses publiques plus importantes.
Le ministre Champagne a souligné la nécessité d'une innovation économique, similaire à l'après-Seconde Guerre mondiale, pour répondre aux défis contemporains. Ce changement de paradigme budgétaire vise à positionner le Canada comme précurseur dans la gestion financière disciplinée aux retombées durables pour la population.