, le secteur canadien de la fabrication d’aliments et de boissons connaît un ralentissement marqué après plusieurs années de croissance soutenue.
Cette faible performance est attribuable à plusieurs facteurs externes, notamment :
- la hausse des tarifs douaniers sur certains produits alimentaires;
- une baisse des volumes d’exportation, particulièrement vers les marchés américain et asiatique;
- et une demande mondiale ralentie en raison du resserrement économique et de la hausse du coût de la vie dans plusieurs pays.
Bien que la hausse des prix de vente ait temporairement soutenu les revenus, les marges bénéficiaires demeurent sous forte pression. Le coût élevé des intrants (énergie, emballage, ingrédients) et la persistance de la volatilité logistique affectent la rentabilité de nombreuses entreprises, notamment dans les segments à forte intensité de transformation comme les produits carnés, la boulangerie et les boissons.
Un environnement économique encore incertain
FAC observe également une détérioration des conditions de financement pour plusieurs entreprises du secteur. La hausse des taux d’intérêt depuis 2023 continue de peser sur la structure de coûts, alors que les investissements nécessaires à la modernisation des équipements ou à la conformité réglementaire deviennent plus difficiles à absorber.
Les entreprises les plus exposées aux marchés d’exportation ou à la fluctuation des devises sont particulièrement vulnérables, surtout celles dont les marges reposent sur des volumes élevés et une logistique internationale complexe.
Des signaux de stabilisation à l’horizon 2026
Malgré ce contexte difficile, le rapport de FAC prévoit un léger redressement à partir de 2026. Plusieurs facteurs devraient soutenir cette reprise :
- une baisse anticipée des coûts d’intrants, notamment des matières premières agricoles et de l’énergie;
- la stabilisation des marchés agricoles mondiaux, qui devrait réduire la volatilité des prix;
- et une normalisation du marché du travail, avec moins de postes vacants et une pression salariale moindre.
Cette accalmie pourrait permettre aux transformateurs de retrouver un certain équilibre de rentabilité, surtout dans les secteurs moins dépendants des exportations ou axés sur les marchés intérieurs à forte valeur ajoutée.
Un secteur en quête d’adaptation
Dans ce contexte, l’industrie devra poursuivre ses efforts d’adaptation et de diversification. La maîtrise des coûts, l’investissement dans l’automatisation, la valorisation des produits locaux et l’innovation dans les gammes à plus forte marge (produits santé, prêts-à-manger, formats durables) sont identifiés par FAC comme des leviers clés pour traverser la période de ralentissement.
En somme, le rapport de FAC dresse le portrait d’un secteur en transition, fragilisé par les pressions économiques et commerciales, mais qui conserve des atouts structurels importants — notamment sa résilience, sa capacité d’innovation et la solidité de la demande intérieure.
L’année 2025 sera difficile, mais les bases d’un rebond se mettent en place pour 2026.