Votre avis sur l’harmonisation des programmes de la Responsabilité élargie des producteurs (REP) au Canada

20 février 2025
par Annick Van Campenhout

Le CTAQ travaille avec Aliments et Boissons Canada (ABC) sur le dossier de la REP puisque plusieurs autres provinces canadiennes vivent des situations similaires à celle du Québec (coût exorbitants de la collecte sélective et de la consigne).

L’industrie de la transformation des aliments et des boissons demeure engagée envers la durabilité, mais l’exécution actuelle des programmes de REP à travers le pays est intenable. Sans réformes, les entreprises seront contraintes de prendre des décisions difficiles, telles que la réduction de leurs activités, des licenciements ou le report d’investissements dans d’autres initiatives de durabilité.

Nous croyons qu’une approche équitable, transparente et harmonisée est nécessaire pour assurer à la fois la durabilité environnementale et économique.

Nous aimerions avoir votre avis sur les éléments suivants :

1. Augmentations exponentielles des frais sans transparence
  • Les fabricants de produits alimentaires et de boissons dans plusieurs provinces constatent des augmentations de frais sans précédent dans le cadre du programme de REP, certaines entreprises voyant leurs frais augmenter jusqu'à 200 % par rapport aux années précédentes.
  • Les fabricants signalent que les coûts continuent de croître sans explication claire, rendant impossible toute planification ou budgétisation efficace pour les entreprises.
2. Les frais de REP menacent la compétitivité de l’industrie
  • L’industrie de la fabrication des aliments et des boissons fait déjà face à une incertitude économique, à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et à des menaces tarifaires. Ces augmentations de coûts ingérables ne font qu’aggraver la situation.
  • La hausse des coûts de conformité aux programmes de REP crée un déséquilibre concurrentiel, certaines entreprises contournant leur participation, laissant aux autres le fardeau financier.
  • Sans intervention, de nombreuses entreprises – en particulier les plus petites, qui constituent la majorité du secteur – auront du mal à rester viables en raison de la réduction de leurs marges bénéficiaires.
3. Absence de contrôle des coûts et de responsabilisation
  • Dans certaines juridictions, les organisations responsables de la gestion du programme semblent avoir perdu le contrôle des dépenses (ce qui est le cas au Québec), entraînant une augmentation continue des frais sans surveillance ni justification adéquate.
  • L’industrie se retrouve à gérer un service public sans expertise en gestion des déchets, tout en étant contrainte d’absorber des coûts croissants sans retour sur investissement ni gain d’efficacité.
  • La mise en œuvre actuelle des programmes de REP est insoutenable et nécessite une réévaluation immédiate afin d’éviter une pression financière supplémentaire sur les entreprises.
4. La nécessité d’une approche coordonnée et harmonisée
  • Les programmes de REP étant gérés à l’échelle provinciale, les entreprises opérant dans plusieurs régions se heurtent à des défis de conformité. Cette approche fragmentée entraîne des inefficacités et des exigences réglementaires incohérentes, augmentant ainsi la charge administrative des entreprises.
  • Des efforts sont en cours pour harmoniser les réglementations provinciales, mais des disparités persistent, soulignant la nécessité d’un cadre national coordonné.
  • L’ajout d’initiatives comme le Registre fédéral des plastiques ne fait qu’accroître la complexité et le fardeau financier des entreprises, déjà éprouvées par les frais de REP. Des préoccupations ont été soulevées quant à la superposition de nouvelles réglementations sans évaluation complète de leurs impacts financiers sur les acteurs de l’industrie.
Croyez-vous-en une approche harmonisée des programmes de REP à l’échelle canadienne? Avez-vous des suggestions?

Nous vous invitons à nous communiquer vos commentaires à info@conseiltaq.com.

Secteurs :
  • Emballage et étiquetage