Une productivité minée par une croissance anémique

14 décembre 2023
par Dimitri Fraeys

Une nouvelle étude de la Banque de développement du Canada (BDC) met en lumière la vulnérabilité de nombreuses PME face aux taux d'intérêt élevés et des difficultés auxquelles elles font face.

Bien que la majorité des économistes croient que le gouverneur de la Banque du Canada maintiendra le taux actuel, à 5%, pendant encore quelques mois avant de les baisser au deuxième semestre de 2024, la banque des entrepreneures et entrepreneurs du Canada soulève les défis du contexte financier et la difficulté de repayer leurs dettes, même au taux actuel.

Des taux d'intérêt plus élevés chez les petites PME
L'étude de BDC révèle un écart important entre les taux d'intérêt payés par les grandes PME et les petites PME, une différence de 6,2 points de pourcentage. Une partie de cet écart s'explique par le type de taux contractés par les entreprises: 39 % des petites PME qui ont un prêt commercial (autre qu'un prêt hypothécaire) ont un taux variable, comparé à 13 % chez les grandes PME.

Inégales devant les hausses de taux des dernières années
L'étude montre aussi que les effets du contexte économique varient selon qu'une entreprise est plus petite (avec moins de 3 M$ de ventes) ou plus grande (avec plus de 10 M$ de ventes).
Près de la moitié des petites PME (47 %) estiment qu'il est plus difficile de rembourser leurs dettes aujourd'hui qu'il y a 12 mois. Chez les plus grandes PME, un pourcentage bien inférieur partage cet avis (32 %).

Des projets d'investissements annulés ou mis sur pause
La moitié des PME ont vu leur niveau d'endettement augmenter au cours des 12 derniers mois en raison de la baisse de l'activité économique et de la hausse des taux. Et parmi elles, la moitié ont réduit leurs profits et le tiers ont même dû utiliser leur épargne personnelle.

Les entreprises ayant contracté un prêt à taux variable sont plus susceptibles d'annuler ou de suspendre leur investissement si les taux augmentent.

Alors que les entreprises doivent poursuivre leurs investissements en technologies pour contrer la pénurie de main d'œuvre, plus du quart des PME indiquent avoir annulé ou suspendu des investissements, ce qui n'est pas une bonne nouvelle.

Selon l’analyse de la BDC, le maintien de taux d'intérêt élevés sur une longue période semble avoir un réel impact sur la décision de propriétaires d'entreprise d'annuler ou de reporter des investissements même si ceux-ci peuvent leur être bénéfiques à long terme.

Le Canada accusant déjà un retard de productivité, tout report d'investissement par les PME contribue à creuser cet écart.

Pour plus d'information, vous pouvez consulter le rapport complet de l'étude ici.

Source : Banque de développement du Canada

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