La succession d’événements perturbateurs des dernières années a influencé, et continue de le faire, fortement nos façons de faire. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, les conflits armés, les perturbations climatiques ont apporté des conséquences bien présentes dans le quotidien de nos entreprises et des consommateurs, qui résume en une seul, présente partout : une hausse des coûts phénoménale.
L'industrie alimentaire du Québec, comme toute industrie, doit mettre en place des stratégies proactives pour mieux se préparer à l'inflation et aux crises comme celle vécue dans les dernières années. Face à des pressions économiques, voici quelques approches que les entreprises alimentaires du Québec pourraient envisager à moyen terme pour atténuer les effets de l'inflation.
1- Diversification des fournisseurs
Diversifier les sources d'approvisionnement en matières premières aidera à réduire la vulnérabilité aux variations de coûts. En travaillant avec différents fournisseurs, les entreprises pourraient avoir un pouvoir de négociation sur les prix et ainsi minimiser l'impact des hausses soudaines. Cela doit évidemment inclure l'exploration de sources de produits locaux pour renforcer la stabilité de la chaîne d'approvisionnement.
2- Négociation de contrats fournisseurs
La négociation de contrats avec les fournisseurs est une stratégie efficace pour réduire les coûts des matières premières. Les entreprises peuvent rechercher des ententes à long terme, négocier des prix en fonction des volumes d'achat et explorer des options de partenariats stratégiques avec les fournisseurs ou avec d’autres transformateurs.
3- Optimisation de la chaîne d'approvisionnement
Une gestion efficace de la chaîne d'approvisionnement est cruciale. L'utilisation de technologies pour la traçabilité peut contribuer à une gestion plus précise et efficiente. Les entreprises pourront réduire les coûts de transport, améliorer l'efficacité logistique et minimiser les pertes tout au long de la chaîne.
4- Investissement dans la technologie, l'automatisation et la robotisation
L'automatisation des processus de production est aussi une solution pour réduire les coûts et les enjeux de pénurie liés à la main-d'œuvre et améliorer l'efficacité opérationnelle. L'utilisation de technologies numériques améliorera la précision des processus et optimisera les ressources, contribuant ainsi à contenir les coûts de production. Je vous rappelle que le CTAQ gère OTN pour la transformation alimentaire, un programme qui soutient les entreprises dans leur transformation numérique.
5- Collaboration avec les producteurs locaux
Renforcer les partenariats avec les producteurs locaux créera une chaîne d'approvisionnement plus courte et donc, plus résiliente. En travaillant ensemble, les producteurs et les entreprises alimentaires développeront des solutions mutuelles pour atténuer les défis économiques, tout en répondant à la demande croissante des consommateurs pour des produits locaux.
6- Gestion stratégique des prix
Adopter une approche stratégique dans la gestion des prix est cruciale pendant les périodes d'inflation. Les entreprises peuvent évaluer régulièrement leur structure de coûts, ajuster les prix de manière raisonnable et transparente, et communiquer efficacement avec les consommateurs. Les stratégies promotionnelles en B2B – se référer à notre initiative PDMB - pourront soutenir l’offre et la demande d’une clientèle aux goûts évolutifs, à la fois précis et diversifiés.
7- Anticipation des tendances du marché
En complément au point précédent, la compréhension des tendances du marché est essentielle pour anticiper les variations des coûts. En surveillant les changements dans les préférences des consommateurs et les évolutions économiques, les entreprises se doteront des outils nécessaires à l’ajustement de leur offre de produits et pourront adapter une stratégie marketing proactive.
8- Gestion des inventaires et prévision de la demande
Une gestion efficace des inventaires, combinée à une prévision de la demande précise, peut réduire les coûts liés à la surproduction et aux ruptures de stock. L’adoption des outils numériques présentés au point 4 précédent, améliorera la prévisibilité de la demande.
9- Formation et rétention du personnel
Le coût de la main-d'œuvre étant un élément important des coûts de production. Avec la rareté de la main-d’œuvre, une dimension qui demeurera pour quelques années encore, investir dans la formation du personnel pourrait aider vos employés à appréhender les changements technologiques, ce qui bénéficiera à la productivité de votre entreprise.
N’oubliez pas que votre personnel, ce sont aussi et avant tout des individus, avec des besoins, des ambitions et une réalité personnelle qui leur est propre. Les coûts liés à la rotation du personnel peuvent être énormes, et prendre les dispositions pour soutenir la stabilité de vos équipes de travail servira à long terme la productivité de votre entreprise.
10- Optimisation des processus de production
L'examen régulier et l'optimisation des processus de production peuvent révéler des inefficacités. Les entreprises doivent identifier les domaines où des améliorations sont possibles et mettre en œuvre des changements pour augmenter l'efficacité. Des groupes tel Inno-Centre se spécialise dans ce type de services et des subventions sont disponibles pour faire appel à ces services – voir encore une fois le point 4 précédent!
11- Économie d'énergie et développement durable
La réduction de la consommation d'énergie se traduira inévitablement par des économies substantielles pour les entreprises. Les entreprises alimentaires peuvent investir dans des équipements écoénergétiques – des aides gouvernementales sont disponibles pour cela, mettre en œuvre des pratiques de gestion durable des déchets et explorer des sources d'énergie renouvelable pour réduire leurs coûts opérationnels. En amont des choix technologiques, l’adoption de contrôles de qualité rigoureux et la formation adéquate de votre personnel aidera à réduire le gaspillage, l’utilisation de l’eau, etc.
12- Adoption d’indicateurs de performance
L’utilisation des indicateurs de performance (ou KPI) ne sont plus un secret pour personne. L’adoption et la surveillance de ces indicateurs de performance tels que le rendement des équipements, le taux de rendement global et le coût par unité de production permet de repérer rapidement les zones nécessitant des ajustements.
En combinant et en mettant en œuvre différentes stratégies, l'industrie alimentaire du Québec peut renforcer sa résilience face à l'inflation et assurer sa pérennité économique tout en continuant à fournir des produits de qualité aux consommateurs.
L'adoption de technologies modernes, la recherche de l'efficacité opérationnelle, la gestion rigoureuse des inventaires et des processus, ainsi que le développement de pratiques durables, contribueront à mieux contrôler vos coûts de production et améliorer votre compétitivité tout en renforçant la viabilité économique des entreprises alimentaires d’ici.
Le CTAQ continuera à travailler pour s’assurer de la compétitivité et de la pérennité de l’industrie alimentaire du Québec en proposant, aux preneurs de décision, des solutions concrètes.
Nous continuons aussi à participer activement aux travaux en vue de la mise en place d’un code de conduite entre les épiciers et leurs fournisseurs. Des avancées importantes ont été faites dans les dernières semaines et un lancement devrait être fait tôt en 2024.
Finalement, le CTAQ lancera sous peu des solutions et outils pour répondre aux demandes des membres et en appui aux transformateurs alimentaires dans la mise en marché de produits, l’amélioration des produits alimentaires et du côté du développement durable.
Merci pour votre feedback continu! À suivre!!!
Sylvie