Le CTAQ rencontre le premier ministre François Legault sur les enjeux et attentes du secteur agroalimentaire

1 mai 2025
par Sylvie Cloutier
Le 10 avril dernier, le CTAQ a été invité à rencontrer le premier ministre François Legault, aux côtés de représentants d’Agropur, de Sollio et de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Cette rencontre stratégique a permis d’aborder plusieurs enjeux cruciaux pour l’avenir de notre industrie, dans un contexte économique et politique particulièrement sensible.

Parmi les sujets phares discutés, le maintien du statu quo quant à l’immigration des travailleurs étrangers temporaires — soit le seuil actuel de 20 % — a été vivement défendu. Dans un contexte de pénurie généralisée de main-d’œuvre, les représentants de l’industrie ont réitéré l’apport essentiel de ces travailleurs dans le maintien des activités partout sur le territoire. Le CTAQ a insisté sur les retombées positives de cette main-d’œuvre pour les entreprises d’ici, tout en exprimant ses préoccupations face au discours ambiant, qui engendre incertitude et instabilité pour les employeurs.

La question des tarifs douaniers a également retenu l’attention. « En prenant l’exemple des intrants liés aux matériaux d’emballage, dont la production demeure insuffisante au Canada, les participants ont mis en lumière les répercussions concrètes que pourraient entraîner d’éventuelles contre-mesures tarifaires, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. Le CTAQ a souligné l’importance d’un accès rapide à des liquidités pour permettre à ces PME de traverser de telles turbulences. Sans cet appui, plusieurs acteurs de l’industrie pourraient se retrouver en difficulté financière, menaçant ainsi la vitalité du secteur.

Le premier ministre s’est montré réceptif aux enjeux soulevés et a exprimé son ouverture à soutenir de nouveaux projets, tant en agriculture qu’en transformation alimentaire. Cette volonté gouvernementale représente une opportunité à saisir pour accélérer le développement d’initiatives structurantes et renforcer l’autonomie alimentaire du Québec.

Les préoccupations réglementaires ont également été abordées, notamment la nécessité d’harmoniser les réglementations interprovinciales afin de faciliter les échanges entre l’Est et l’Ouest du pays. Un point de friction majeur demeure le fonctionnement d’Éco Entreprises Québec (ÉEQ) dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs. Les coûts associés à ce système, jugés excessifs par de nombreuses entreprises, freinent leur compétitivité et accentuent les iniquités au sein du marché canadien.

Enfin, la gestion de l’offre a été soulignée comme un pilier fondamental pour les régions du Québec. Son rôle structurant dans le développement économique local, la stabilité des revenus agricoles et la sécurité alimentaire a été rappelé avec vigueur. Les participants ont remercié le premier ministre pour son écoute attentive et sa disponibilité, tout en lui réitérant que la survie et le développement de l’industrie agroalimentaire sont des enjeux majeurs pour l’avenir économique du Québec.
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