Le CTAQ dépose son mémoire dans le cadre des consultations pré-budgétaires

20 février 2025
par Dimitri Fraeys

Le CTAQ a soumis un mémoire au ministre des Finances dans le cadre des consultations pré-budgétaires 2025, mettant en lumière les défis économiques qui fragilisent l’industrie de la transformation alimentaire.

Depuis 2022, l’inflation masque un déclin des livraisons : les prix augmentent, mais les volumes stagnent. Sorties de la pandémie affaiblies, les entreprises du secteur voient leurs marges s’éroder. L’indice de profitabilité, qui était à 100 en 2020, est tombé à 91 en 2023 et devrait reculer à 88 en 2024, avant de remonter légèrement à 88,4 en 2025.


Alors que le gouvernement encourage les entreprises à investir en robotisation, automatisation et numérisation, le Programme Transformation Alimentaire (PTA) du MAPAQ est fermé depuis le 25 juin 2024, après seulement trois mois d’ouverture. Dans un contexte d’incertitude économique, il est essentiel de soutenir les PME agroalimentaires dans leur modernisation. Le CTAQ recommande un investissement de 50 M$ dans le PTA en 2025 pour répondre aux besoins de l’industrie.

Des enjeux majeurs à surveiller
Tarifs américains : Une étude du Centre de recherche en économie de l’Environnement, de l’Agroalimentaire, des Transports et de l’Énergie (CREATE) présente divers scénarios d’impact. Le CTAQ reste mobilisé sur cet enjeu.

Hausse des tarifs d’Éco Entreprises Québec (ÉEQ) : Ces augmentations, qui touchent de plein fouet les entreprises de transformation alimentaire, sont une priorité pour le CTAQ. Une rencontre avec le cabinet du ministre de l’Environnement (MELCCFP) a eu lieu cette semaine.

Tarifs d’électricité : Une hausse pouvant atteindre 60 % sur 10 ans est annoncée pour certaines entreprises, bien au-delà de l’inflation. Pendant que certains États américains adoptent une approche plus compétitive, les entreprises québécoises risquent d’être lourdement pénalisées.

Un enjeu crucial : la main-d’œuvre
Le secteur agroalimentaire continue de faire face à une pénurie criante de main-d’œuvre. Le seuil de 20 % de travailleurs étrangers temporaires (TET) doit être maintenu, car les entreprises sont majoritairement situées en région, où les candidatures locales sont rares (moins de 7 % des travailleurs s’intéressent à ces métiers). Le programme pilote permettant aux TET d’accéder à la résidence permanente joue un rôle clé pour pallier cette rareté et assurer la pérennité du secteur.

Le CTAQ poursuivra ses démarches pour défendre ces enjeux stratégiques et s’assurer que le prochain budget réponde aux besoins pressants de l’industrie.

Secteurs :
  • Économie