En 2024, bien que les pressions immédiates sur le marché du travail se soient atténuées, le secteur agroalimentaire fait toujours face à des obstacles structurels qui compliquent le recrutement et le maintien en poste des travailleurs. Le taux de postes vacants a baissé, mais les défis liés aux coûts salariaux élevés et à une main-d’œuvre vieillissante continuent de peser sur les marges des fabricants.
Une amélioration en demi-teinte
Le nombre de postes vacants dans le secteur a diminué de 31,8 % en 2024, ramenant le taux de vacance à 2,6 %. Cependant, cette baisse ne reflète pas nécessairement une reprise complète : les salaires ont augmenté dans la fabrication des aliments et restent sous pression dans un contexte d’inflation. De leur côté, les fabricants de boissons ont vu leurs effectifs croître de 6,8 %, mais avec une baisse des salaires en 2024.
Des tendances préoccupantes
Le vieillissement de la main-d’œuvre reste un défi majeur : 16 % des travailleurs dans le secteur de la fabrication ont plus de 60 ans, et près de 28 % ont plus de 55 ans. Cette réalité, combinée à des incertitudes autour des programmes de main-d’œuvre temporaire et d’immigration, accentue la nécessité d’investir dans l’automatisation et d’attirer des talents diversifiés.
Les petites entreprises en première ligne
Les petites entreprises, qui constituent la majorité du secteur, peinent à rivaliser avec les grandes en termes de rémunération et de possibilités de formation. Cependant, elles peuvent se démarquer en mettant l’accent sur la flexibilité, la conciliation travail-vie personnelle et un milieu de travail axé sur les valeurs. Ces éléments, prisés par la nouvelle génération de travailleurs, représentent des leviers stratégiques pour améliorer leur attractivité.
Quelles solutions ?
Pour surmonter ces défis, plusieurs pistes s’offrent aux entreprises :
• Investir dans l’automatisation pour compenser les pénuries.
• Renforcer la productivité via des formations ciblées.
• Diversifier le recrutement en intégrant des groupes sous-représentés.
• Tirer parti des programmes gouvernementaux de soutien à l’emploi.
En conclusion
La stabilisation actuelle du marché du travail offre une opportunité d’agir. En misant sur des stratégies à la fois innovantes et axées sur les besoins des employés, les entreprises agroalimentaires peuvent non seulement relever les défis immédiats, mais aussi se préparer aux pressions futures. L’enjeu est clair : investir aujourd’hui pour garantir la durabilité et la compétitivité du secteur demain.