Exportations bioalimentaires québécoises vers les États-Unis : quelle serait l’ampleur des effets de tarifs douaniers de 25 %?

23 janvier 2025

Les exportations bioalimentaires québécoises, un pilier de notre économie et de nos relations commerciales avec les États-Unis, pourraient être lourdement impactées par l’imposition de nouveaux tarifs douaniers. Selon une récente étude du Centre de Recherche en économie de l’Environnement, de l’Agroalimentaire, des Transports et de l’Énergie (CREATE) de l’Université Laval, des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes vers les États-Unis entraîneraient une baisse significative de la valeur des échanges, avec des conséquences majeures pour le secteur agricole et agroalimentaire québécois.

Le poids des exportations vers les États-Unis
En 2023, le secteur bioalimentaire québécois a exporté pour 7,996 milliards de dollars canadiens vers les États-Unis, représentant 69 % des exportations totales du secteur. Parmi les principaux groupes de produits exportés, les « Produits alimentaires et boissons » dominent avec une valeur de 5,234 milliards de dollars.

La forte dépendance envers le marché américain se reflète également dans la faible diversification de certains groupes de produits :
• Graisses et huiles : 98 % des exportations destinées aux États-Unis.
• Produits alimentaires et boissons : 87 % des exportations vont chez nos voisins du sud.

Les conséquences de tarifs douaniers
Les simulations réalisées par le professeur Lota D. Tamini estiment que des tarifs de 25 % pourraient réduire la valeur totale des exportations québécoises de 25,35 %.

Les filières les plus vulnérables seraient :
• Le cacao et ses préparations, où une quasi-disparition des exportations serait anticipée.
• Le sucre et ses produits, qui subiraient également une forte réduction.
• Les filières porcine et bovine, cruciales pour l’économie régionale, seraient lourdement affectées
• Les produits oléagineux, huiles et graisses

Une situation qui exige une vigilance accrue
Cette dépendance économique envers un marché unique souligne l’urgence pour le Québec de diversifier ses débouchés commerciaux et d’anticiper les changements de politique commerciale de nos partenaires. Les impacts économiques de tels tarifs s’étendraient bien au-delà des exportateurs, affectant les producteurs, les transformateurs et, inévitablement, les consommateurs québécois.

En conclusion
La menace de nouveaux tarifs douaniers américains met en lumière les vulnérabilités de notre secteur bioalimentaire. Une diversification accrue des marchés et une veille stratégique rigoureuse seront essentielles pour protéger les intérêts du Québec et maintenir la compétitivité de nos entreprises.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le document du CREATE en cliquant ici.

Secteurs :
  • Économie